Depuis le XVIIIe siècle, la villa gallo-romaine d’Yvonand-Mordagne, située non loin d’Yverdon, a été le lieu de découvertes souvent spectaculaires: mosaïques, médailles et statuettes de bronze y ont été exhumées et sont allées enrichir les musées régionaux.
Depuis 1976, la photographie aérienne et des fouilles d’urgence ou programmées menées jusqu’en 2002 ont révélé l’ampleur et l’organisation de ce vaste domaine, de plus de 11 hectares.
La villa construite au début du Ier siècle de notre ère sur la rive gauche de la Menthue, connut plusieurs agrandissements. Suite à un violent incendie à la fin du IIIe siècle, l’occupation se concentra, jusqu’au Ve siècle, autour de trois édifices bâtis dans les décombres de la demeure du propriétaire, la pars urbana. Cette dernière est à l’origine de l’actuel hameau de Mordagne, témoignant de la permanence de l’habitat depuis plus de 2000 ans.
A l’extérieur de l’enclos de la villa, au sud, existait un sanctuaire consacré à une divinité féminine, dont la têt et des fragments du trône ont été retrouvés.
La demeure du propriétaire
Les fouilles conduites de 1990 à 1999 ont mis au jour la totalité des vestiges de l’ensemble résidentiel.
Baignées par le lac, sur lequel donnaient de grandes pièces d’apparat ornées de mosaïques, la pars urbana s’articule autour d’un vaste péristyle à colonnades. Un jardin, doté de bassins, l’agrémentait.
Le cadre ornemental
Les mosaïques, les colonnes toscanes et corinthiennes du péristyle, les peintures murales aux sujets originaux, découvertes effondrées, témoignent de la sophistication de l’architecture de la villa. Ces vestige permettent de restituer l’élévation et le programme décoratif d’une demeure de campagne, au début du IIe siècle de notre ère.
L’originalité de cet ensemble architectural cohérent le désigne comme un objet patrimonial remarquable, riche d’apports pour la connaissance de la décoration romaine de cette époque et l’occupation romaine du Plateau suisse.
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